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La vie en tisanie
2 mai 2013

Pourquoi j'aime (pas trop)....Portnoy et son complexe (Portnoy's complaint)

portnoy ça faisait un moment que je ne vous avais pas livré de petite critique littéraire....et pour cause, j'ai mis un temps fou à lire Portnoy's Complaint, de Philip Roth (1969).... c'est pas ma faute à moi si j'entends tout autour de moi pardonnez cet égarement- mais je n'ai absolument pas aimé....

Le complexe de Portnoy est pourtant considéré comme un chef-d'oeuvre de la littérature américaine du XXème siècle, il figure même parmi les 50 meilleurs livres dans une étude faite auprès des français en 1999...bon.... j'ai tenté et j'ai pas aimé...

De quoi ça parle? le roman est un long monologue que fait le narrateur, Alexander Portnoy, à son psychanalyste. Juif américain, Alex est élevé par un père, petit commercial, constipé chronique qui passe son temps sur la cuvette des toilettes, et un mère castratrice, qui manie à perfection le chantage affectif auprès de son jeune fils qu'elle a placé sur un piedestal. Adolescent, Alex connait une sexualité débordante, se masturbe plusieurs fois par jour, et en public s'il vous plait. Ou alors dans le soutien-gorge de soeur. Ou encore dans une tranche de foie de veau servi au repas dominical. Mais on le devine aisément, cette sexualité exhubérante est opprimée par sa mère, en permanence sur son dos. Il commence  alors à accumuler les relations sexuelles, souvent à la limite de la norme, et adopte un comportement jugé malsain par la société américaine: domination, soumission, voyeurisme, rapports violents... Ses parents souhaitent le voir épouser une jolie juive et devenir bon père de famille. Il n'envisage qu'une sexualité débridée, de préférence avec des shikses, des non-juives, blondes la plupart du temps. Portnoy s'en prend souvent à sa religion, lui reproche ses traditions et son poids. Or, quand il est en présence de goys, il se sent supérieur, et ne peut s'empêcher de se moquer. Alex présente donc une personnalité complexe et c'est là tout le coeur du roman.

Pourquoi je n'ai pas aimé? Portnoy et son complexe fait, à mon avis, partie des roman que l'on adore ou que l'on déteste. En tous cas, il ne peut laisser indifférent. Philip Roth réussit ici un exercice difficile, à savoir se mettre dans la tête d'un personnage borderline et se laisser aller à des confessions intimes bien souvent dérangeantes. Il manie cet art avec beaucoup de brio et d'humour, et certains passages, je l'avoue, sont hilarants, comme quand le narrateur nous avoue ne pas être capable de bander en Israël. L'oralité du récit le rend très vif et surtout très libre. Le sexe est présent à toutes les pages, le plus souvent de manière très trash et très crue, à la limite de la pornographie. Soit. Finalement, ce n'est pas ça qui m'a le plus dérangée, quoiqu'à la longue..... En fait, je l'avoue, je me suis un peu ennuyée à la lecture de ce roman. Je dirais qu'après les 50 premières pages, on a bien compris la personnalité d'Alex. Le reste n'est qu'anecdotes et devient redondant. Dommage...

quelques extraits, pour vous donner envie (ou pas):

 L’ubiquité de l’une et la constipation de l’autre, ma mère entrant en volant par la fenêtre de la chambre, mon père lisant le journal du soir un suppositoire fiché dans le cul, telles sont, docteur, les premières impressions que je conserve de mes parents, de leurs attributs et de leurs secrets.

 Docteur Spielvogel, voici mon existence, mon unique existence, et je la vis au milieu d’une farce juive ! Je suis le fils dans cette farce juive. Seulement, ce n’est pas une farce ! Dites-le-moi, je vous en prie, qui nous a handicapés ainsi ? Qui nous a rendus si morbides, si hystériques et si faibles ? Pourquoi, pourquoi n’arrêtent-ils pas de hurler, "Attention ! ne fais pas ça ! Alex... Non !" et pourquoi, seul sur mon lit à New York, est-ce que je continue à me taper sans trêve la colonne ? Docteur, comment appelez-vous ma maladie ? Est-ce la souffrance juive dont j’ai tant entendu parler ? Est-ce pour moi l’héritage des pogroms et de la persécution ? De la dérision et du discrédit dont nous ont abreuvés les goyim au cours de ces deux mille délicieuses années ? Oh, mes secrets,, ma honte, mes palpitations, mes fièvres, mes transpirations ! La façon dont je réagis aux simples vicissitudes de la vie ! Docteur, je ne peux plus supporter de m’affoler comme ça pour rien ! Accordez-moi la force virile ! Rendez-moi complet ! J’en ai assez d’être un gentil garçon juif qui s’efforce en public de contenter ses parents tandis qu’en privé il se bricole le paf ! Assez !"

"Tâte. J’en ai la chatte toute mouillée."
"Chérie ! Tu as compris le poème !"
"Hé, c’est bien possible", s’écrie Scarlett O’Hara. Puis, "Eh, dis donc, mais oui ! j’ai compris un poème !"
"Et avec ta motte, encore."
"Ma planche de salut, chéri ! J’ai la fente géniale grâce à toi ! Oh mon amour, bouffe-moi", s’écrie-t-elle en m’enfonçant ses doigts serrés dans la bouche - et elle m’attire vers son bas-ventre par ma mâchoire inférieure en continuant à crier, "Oh mange-la, ma chatte si savante !"
Idyllique, non ? Sous des feuilles rouges et jaunes comme ça ?

 

POUR CELLES QUI ONT DES ENFANTS EN AGE DE LIRE: A NE PAS LAISSER TRAINER SUR LA TABLE DU SALON!!

 

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