Anesthésie
J'ai beau essayer de retenir le positif, voir tous ces gens debouts main dans la main, écouter tous les beaux discours emplis d'émotion et de bons sentiments de nos hommes politiques...cela ne passe pas. Je suis toujours comme anesthésiée par les évènements de la semaine dernière. Régulièrement les larmes montent. Puis je les ravale. Le flux d'images auxquelles nous sommes confrontés n'aide pas vraiment non plus à passer à autre chose. Tous les jours, une nouvelle vidéo, une nouvelle revendication, une nouvelle menace. Et puis, mon esprit s'emballe. Et je me demande. Qu'ont-ils eu le temps de comprendre à ce qui leur arrivait? Ont-ils cru à une blague? Ont-ils eu mal? Ont-ils regretté? On dira qu'ils ne sont pas morts pour rien...et pourtant, aujourd'hui, des personnes (mais n'ont-elles donc rien compris?) s'insurgent encore contre cette nouvelle une, la qualifiant de 'débile' ou 'd'insultante'...Et pourtant, quoi de plus beau que ce message lancé...'tout est pardonné'....
Et puis, il y a les autres, ceux qui restent mais qui vivent dans la terreur. Il y a ceux qui sont insultés, méprisés. Et les autres, qui partent, quittent notre pays, celui des droits de l'Homme, pour aller vivre dans un pays en état de guerre, mais dans lequel ils se sentiront pourtant plus en sécurité qu'ici en France. Mais comment cela est-il possible? Peut-être que je me réveille un peu tard du pays des bisounours....mais tout cela m'est aujourd'hui intolérable. Comment accepter que des enfants aillent à l'école sous la protection de militaires? Comment tolérer que l'on mette le feu à une mosquée? Ou que l'on menace des journalistes de les découper à la hache? Ce n'est pas là que je veux vivre, ce n'est pas l'héritage que je veux laisser à mes filles.
Aujourd'hui, une semaine plus tard, je pleure les victimes, mais je pleure aussi ce que nous sommes devenus.
Et pour terminer ce billet un peu décousu, je voulais partager avec vous cette magnifique chanson qui ne semble pas vouloir quitter mon esprit depuis quelques jours...au cas où vous ne l'auriez pas vue passer...
"Je m'appelle Charlie" : l'hommage des Françoises à Charlie Hebdo