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La vie en tisanie
6 novembre 2013

Wilt 1- Tom Sharpe

 La veille de notre départ, j'ai poussé la porte de mon libraire chéri avec cette requête: 'Bonjour libraire chéri! pour ces vacances, j'aimerais lire quelque chose de drôle, bien écrit et pas prise de tête'. Il a souri, et, d'un pas décidé, s'est immédiatement dirigé vers son rayon de littérature anglo-saxonne pour me sortir ça:

WILT

''C'est exactement ce qu'il vous faut"

Et effectivement, c'était bien exactement ce qu'il me fallait.

De quoi ça parle? Henry Wilt est un loser, un anti-héros par excellence. Professeur de culture générale dans un lycée technique, il se fait malmener par ses élèves apprentis bouchers ou maçons qui le poussent souvent à bout. Tout comme sa femme Eva, jeune quadra excentrique débordant d'énergie, se passionnant sans retenue pour les dernières idées à la mode. Enfermé dans un monde dénué de passion, Wilt ne trouve son plaisir que lorsque, chaque soir, il promène son chien et imagine l'assassinat de sa femme. Celle-ci, d'ailleurs, vient de rencontrer Sally Pringsheim, américaine nymphomane aux moeurs très libérées, qui décide d'émanciper Eva en l'initiant à la touch-therapy. Lors d'une soirée chez cette américaine, Wilt perd tout à fait le contrôle de la situation et se trouve humilié aux yeux de tous. Cette fois, c'en est trop pour lui, il décide d'agir et formente un plan des plus machiavéliques pour se débarrasser de son épouse. Epouse, qui, au même moment, choisit de disparaître pour suivre le couple Pringsheim. La situation part alors totalement en vrille. De quiproquo en quiproquo, Henry se trouve dans une situation des plus burlesques, digne d'un Procès kafkaien.

Pourquoi j'ai aimé? Wilt 1 est roman qui fait rire. Pas juste sourire, non. Vraiment rire. Les situations loufoques, parfois abracadabrantes , dans lesquelles s'enfonce Wilt sont un vrai régal. Accusé du meurtre de sa femme, enfermé dans un système administratif caricatural, Henry joue avec les nerfs des policiers et finit par les tourner ouvertement en ridicule. En parallèle, nous suivons les aventures d'Eva, livrée seule et naïve aux mains du couple libertin et qui se retrouve à la fin du roman à prier, nue, dans un presbytère avec un prêtre complètement ivre. Exagéré, me direz-vous? Oui, indéniablement. Et pourtant, Tom Sharpe manie tellement bien les mots, les situations et les dialogues que toute situation loufoque redevient réaliste grâce à une magnifique pirouette. Son humour bien british manie aussi bien  les grossièretés les plus crues que la bonne éducation, rendant la lecture du livre particulièrement jouissive. Vous l'aurez compris, j'ai dévoré ce roman en quelques jours, et me suis franchement amusée. Un seul regret: l'avoir lu en français, car je me rendais bien compte que je passais à côté d'un bon nombre de jeux de mots, que la traduction, aussi bonne soit-elle, ne parvient pas à rendre.

Pour information, Wilt 1 est le premier volume d'une série de quatre romans. Je n'ai pourtant pas envie de m'attaquer tout de suite au suivant, persuadée que lorsque l'on apprécie quelque chose, il faut savoir s'arrêter avant d'arriver à saturation.

 

 

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