Elever une fille

Il y a quelques semaines de cela, en me baladant à la Fnac (oui, je sais, je vous ai dit hier que je n'y mettais plus les pieds...sauf quelques fois!) je suis tombée sur ce livre:

Alors que le pays tout entier se déchaînait pour savoir si théorie du genre il y avait ou pas, le titre m'a pour le moins interpellée, et je me suis empressée de l'acheter, avec une question en tête: élève-t-on réellement de manière différente deux enfants de sexe différent? Je me suis imaginée avec deux garçons à la place de mes deux filles: que ferais-je alors que je ne fais pas aujourd'hui? A première vue, pas grand chose: je pratiquerais tout autant l'éducation bienveillante, j'écouterais tout autant leurs demandes et projets, j'insisterais tout autant sur le fait qu'il n'y a pas de couleurs ou de jouets spéciaux pour les filles ou les garçons.

Je partais donc relativement sceptique quant à ce que Monsieur Biddulph allait me raconter. L'auteur nous présente cinq étapes dans la vie d'une fille, de sa naissance à ses 18 ans. Il nous indique ainsi que pendant ses deux premières années, une fillette doit apprendre qu'elle est en sécurité auprès de ses parents, puis apprendre à explorer le monde. Vient ensuite la phase de l'apprentissage de l'Autre, celle de la découverte  de sa véritable passion, et enfin celle où elle apprend à à prendre sa vie en main. Jusque là, rien de neuf sous le soleil, et il me semble que ces étapes n'ont rien de différent dans l'éducation d'un garçon.

Mais là où l'auteur veut attirer notre attention, c'est sur les dangers qui guettent nos fillettes: pression des médias, hypersexualisation, troubles de l'alimentation, drogues....Et franchement...il nous fait peur: "des problèmes tels que l'auto-mutilation et l'anorexie, assez rares auparavant, se produisent à présent dans toutes les classes à l'école. Mais pire que ça, une fille moyenne est plus stressée et plus dépressive que jamais ". Et on continue: "Jamais la féminité n'a été victime d'une attaque aussi soutenue, que ce soit par les publicités de régime, le marketing autour de l'alcool, les diktats de la mode, et l'invasion de la pornographie dans les chambres d'adolescentes " Bien bien bien....Même si tous ces dangers nous semblent bien lointains, c'est pourtant dès la plus tendre enfance que tout peut se jouer. Pour limiter ces influences, l'auteur insiste sur la relation qu'une fille doit avoir avec sa mère, puis avec son père. Il souligne également l'importance d'avoir d'autres modèles féminins dans l'entourage de la jeune fille, une tante, une amie plus âgée, une grand-mère à qui se confier.

Alors non, ce livre ne m'a appris grand chose. Mais il m'a confortée dans mes choix éducatifs, et surtout il m'a rappelé que la société actuelle a rendu la vie de nos filles beaucoup plus difficile qu'elle ne l'était à notre époque. Que les messages importants devaient être transmis dès maintenant. Et que c'est un formidable métier-même si parfois il doit s'avérer particulièrement dur- que d'être la maman d'une fille.

Comments

[Anne-Laure]

Bonjour bonjour….



Eh bien moi qui ai quatre enfants, deux filles, deux gars, je peux t'assurer, qu'une fille c'est, comment dire….. beaucoup plus compliqué! Ma grande, 10 ans et des brouettes, est une ado en puissance avec ses crises de larme, sa joie démesurée….. bref, pas facile de trouver les bons mots et les bonnes attitudes parfois avec elle. Son frère de 8 ans et demi est une crème, tout comme celui de 6 ans et demi. Quant à la petite dernière, 5 ans, c'est une tornade, elle va nous causer souci dans quelques années, comme sa soeur, c'est presque certain!

Donc si on les élève de la même façon, avec les mêmes règles de base, ils évolueront de toutes façons de manière différente!



Merci pour ce blog en tous cas que j'adore lire très régulièrement!

[Nuit]

Je suis convaincue que les messages diffusés par les médias sont beaucoup plus 'sexualisés' qu'à notre époque. Et convaincue que nos enfants n'ont pas à y être confrontés si jeunes... Convaincue que la pression sur les femmes et donc les filles est de plus en plus forte : il faut être belle, mince, être une bombe sexuelle...irréelle .Et pourtant il y a 25 ans ont se fichait pas mal d'expliquer aux petites filles qu'elles n'avaient rien à envier aux garçons. On nous a lu des contes où les princesses se languissaient de leurs princes, les filles jouaient à l'élastique et les garçons au foot mais tout le monde à chat. On a eu le temps de grandir à notre rythme en posant les question qui nous trottaient dans la tête sans que personne ne les devance ou les suggère. Et moi je trouve que c'était bien et je fais ma réac devant la Tv a chaque fois qu'avant 21h il y a une pub ou un programme hyper suggestif. Certains me diront que je n'ai qu'à éteindre la Tv et à mettre France info...

J'aurais aimé et j'aimerai avoir une fille et oui elle portera du rose et même des couettes je lui lirai les histoires de princesse et je serai ravie qu'elle fasse de la danse. Mais si comme moi elle n'aime que les pantalons et les Légos et est toujours la petite fille la plus tachée et la plus décoiffée à la sortie de l'école: je me dirai que les chiens ne font pas des chats!

[Emma June]

Et bien moi qui voulait une fille...lol

Je pense que de toutes façons, il y a des dérives auxquelles il faut être vigilantes qu'on soit maman d'une fille ou d'un garçon ;-)

D'ailleurs, il y a "Elever d'un garçon" du même auteur que j'hésitais à acheter...

[Marie F]

oula je me relis et quelle horreur... tu auras compris le "quel" formidable métier d'être la maman d'une "fille" ! je ne suis pas réveillée ce matin ....

[Marie F]

Euhhh ça fait peur quand même là tt de suite je suis contente d avoir deux p'tits gars ;-) lolol mais tu as bien raison qu'elle formidable métier d'être maman d'une et je rajouterai ou d'un garçon... gros bisous