Novembre au long cours
Je n'aime pas ce mois de novembre qui n'en finit pas de ne pas finir. Je n'aime pas tous ces soirs où je rentre à plus de 19h30 à la maison. Je n'aime pas tous les bulletins à remplir, les appréciations à mettre, je n'aime pas avoir à résumer un élève en quelques mots. Je n'aime pas les nez qui coulent, les nuits sans sommeil, les pleurs, les otites, les poussées dentaires qui donnent de la fièvre. Je n'aime pas me réveiller en sursaut et me dire que j'ai oublié de donner les antibios hier soir. Je n'aime pas l'odeur des marrons chauds. Je n'aime pas la gorge qui gratte, puis qui brûle, avoir la voix qui chancelle et devant les élèves, soudain, plus rien. Je n'aime pas le nez bouché, les frissons qui traversent le corps, puis les vagues de chaleur qui l'envahissent. Je n'aime pas que Fleury-Mérogis me prenne pour une conne. Je n'aime pas être réveillée par l'une des deux filles qui tousse et me demander s'il faut que j'y aille ou si ça va aller. Je n'aime pas me dire que j'aurais dû y aller plus tôt. Je n'aime pas savoir une amie encore une fois déçue par celui qu'elle aimait et je n'aime pas ne pas trouver les mots pour la consoler. Je n'aime pas le manque de lumière. Je n'aime pas les réunions plénières, car je n'aime pas écouter des personnes parler pour ne rien faire. Je n'aime pas la pluie, je n'aime pas le brouillard, je n'aime pas le froid. Je n'aime pas marcher dans les feuilles mouillées. Je n'aime même pas les fêtes qui se préparent, non, toujours pas ça. Je n'aime pas les fins d'années, parce que dans fin d'année il y a fin et que je n'aime pas la fin. La fin de rien.