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La vie en tisanie
20 janvier 2013

Pourquoi j'aime.... Teresa l'après-midi

41FA7dgib-LTeresa l'après-midi, de Juan Marsé

Petit billet littérature aujourd'hui! J'en aurai mis du temps pour le terminer celui-là, mais n'en déduisez pas que je ne l'ai pas aimé, bien au contraire! Mais le récit est tellement riche et dense que je ne pouvais en lire que quelques pages avant de me coucher... la faute au manque de sommeil!

Voici donc un grand classique de la littérature espagnole du XXème siècle, à laquelle je ne connais pas grand chose. Un grand merci donc à mes amis qui m'ont fait découvrir (entre autre) ce petit bijou.

De quoi ça parle? Manolo, dit Bande-à-part, est un jeune Andalou monté à Barcelone pour se sortir de la classe miséreuse dont il vient. Petite racaille, opportuniste et voleur, il rêve d'ascension sociale.

Teresa, jeune étudiante bourgeoise, élégante et cultivée, refuse son avenir tout tracé de fille à papa, et rejoint le mouvement communiste estudantin (nous sommes dans les années 60, et le franquisme est en route).

Lors d'une soirée dans laquelle il s'est introduit, Manolo rencontre Maruja, soubrette de Teresa,  qu'il prend pour une jeune héritière. Ce n'est que lorsqu'il se réveille dans la chambre de la servante qu'il réalise son erreur. Il continue néanmoins son histoire avec elle, jusqu'à ce que, victime d'un traumatisme crânien, Maruja se retrouve dans le coma. 

Manolo et Teresa vont alors se retrouver chaque après-midi, d'abord au chevet de la bonne, puis lors de sorties à la plage ou en ville. Irrésistiblement attirés l'un par l'autre, Teresa et Manolo vont transgresser leurs conditions respectives pour vivre un amour qui, on le devine dès le début, est voué à l'échec.

Pourquoi j'ai aimé? Teresa l'après-midi, c'est une éducation sentimentale, un roman d'apprentissage dans lequel les héros se brulent les ailes. Car ce qu'ils aiment par dessus tout l'un en l'autre, c'est l'image de l'autre. Elle aime celui qu'elle pense être un ouvrier révolutionnaire, il aime une riche héritière. Mais cet amour transgressif n'en est pas moins beau, même si on le sait d'ores et déjà condamné. Les personnages sont attachants dans l'obstination qu'ils ont à se voiler à la face. Il y a aussi la critique sous-jacente du mouvement estudantin révolutionnaire, qui, dans ses idéaux, est bien loin de la réalité et du quotidien des ouvriers. Marsé jette ainsi un regard acide sur une génération en quête de sens.

L'écriture de Juan Marsé, quant à elle, est fine, dense,  riche d'images, et terriblement sensuelle. Car c'est bien ce qui m'a marquée dans ce roman: la sensualité, présente à chaque page, même si l'amour entre Manolo et Teresa n'est jamais consommé.

Voilà donc un roman à lire si vous aimez la littérature classique et que vous avez un peu de temps devant vous!

 

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